IGA Forum Index du Forum  
 FAQ  •  Rechercher  •  Liste des Membres  •  Groupes d'utilisateurs   •  S'enregistrer  •  Profil  •  Se connecter pour vérifier ses messages privés  •  Connexion
 Décès de François Ascher Voir le sujet suivant
Voir le sujet précédent
Poster un nouveau sujetRépondre au sujet
Auteur Message
Anonyme
Admin_acces_prive_vdt


Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 87

MessagePosté le: Ven Juil 03, 2009 1:05 pm Répondre en citantRevenir en haut de page

[b][i]Article tiré du Monde (10/06/2009)[/i][/b]

Il était peu connu du grand public, pourtant son influence était considérable sur l'aménagement de nos villes comme dans les réflexions sur le Grand Paris. L'universitaire et urbaniste François Ascher est mort à 62 ans, lundi 8 juin, à Paris, des suites d'un cancer. Il avait été désigné lauréat du Grand Prix de l'urbanisme, le 13 mai, par le ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo.

Né en 1946 à Metz, François Ascher suit un cursus d'économie, d'urbanisme et de sociologie. Cette triple formation va alimenter une pensée sur la ville aussi féconde qu'inclassable et une critique nourrie de la planification urbaine traditionnelle. Ses travaux, publiés dans des ouvrages comme Métapolis ou l'avenir des villes (éd. Odile Jacob, 1995), La République contre la ville, essai sur l'avenir de la France urbaine (Ed. de l'Aube, 1998), Les Nouveaux Principes de l'urbanisme (Ed. de l'Aube, 2001) ou Les Nouveaux Compromis urbains (Ed. de l'Aube, 2008) irritent et irriguent ainsi toute une génération d'urbanistes.

Annonçant l'avènement d'une "troisième modernité", après celle de l'âge classique et l'époque issue de la révolution industrielle, le chercheur appelle à la création d'un nouvel urbanisme, souple, négocié, capable d'intégrer la grande échelle et la complexité, l'individualisation de la société et la multiplication des acteurs. François Ascher est parmi les premiers à s'intéresser aux questions de mobilité et à décrire l'évolution des villes vers l'âge des "métapoles", des métropoles mêlant ville dense et monde rural, banlieues et petits bourgs, qui mettent élus et urbanistes au défi d'inventer des "compromis urbains". "On ne vit plus à l'échelle du quartier ni même de la ville, mais d'une vaste conurbation polycentrique et discontinue", expliquait-il dans Le Monde du 15 mai.

Ces dernières années, le chercheur s'était pris d'intérêt pour les technologies liées à l'environnement et l'urbanisme "verts". Pour autant, il observait avec prudence la vogue de la "ville durable" : "Trop souvent, le souci de l'environnement prend la place du social. L'urbanisme durable doit être un compromis entre les exigences économiques, sociales et environnementales".

Professeur à l'Institut français d'urbanisme, François Ascher était d'abord un chercheur : il a dirigé - et profondément réformé - l'Institut d'urbanisme de l'Académie de Paris de 1981 à 1986, puis programmé des recherches urbaines au ministère de l'équipement, à la Datar et au ministère de la recherche de 1986 à 2003. Il appelait d'ailleurs de ses voeux une relance de la recherche urbaine en France.

Mais, pour ce touche-à-tout guidé par l'engagement et passé par le Parti communiste français, la réflexion n'avait de sens que reliée à l'action. François Ascher a été lauréat, avec Pierre Grandvaud, du concours d'urbanisme du quartier Vigny-Musset à Grenoble en 1992 et, avec Joan Busquets et Bernardo Secchi, du concours pour l'aménagement du Rectangle d'or à Genève, en 1997. Passeur entre les disciplines, mais aussi entre le monde de l'université et celui du chantier, il avait créé en 1995 le Club ville aménagement, lieu d'échanges entre les maîtres d'ouvrage locaux, l'Etat et le milieu de la recherche. Sans fausse pudeur vis-à-vis des industriels, il présidait depuis 2000 le conseil scientifique de l'Institut pour la ville en mouvement, créé par PSA, et siégeait au comité scientifique et technique de la RATP.

Jamais coupé de la sociologie, François Ascher s'employait à comprendre et à définir l'évolution de la société vers l'"hypermodernité". En 2007, la lutte contre son cancer lui avait fourni la matière d'un nouvel ouvrage, Examen clinique (Ed. de l'Aube), mêlant journal intime et réflexion sociologique. Une description, à travers sa propre expérience de la maladie, de l'individu "hypermoderne", bien décidé à rester le maître d'ouvrage de sa propre vie.

Grégoire Allix
Voir le profil de l'utilisateurEnvoyer un message privé
Montrer les messages depuis:      
Poster un nouveau sujetRépondre au sujet


 Sauter vers:   



Voir le sujet suivant
Voir le sujet précédent
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group :: FI Theme :: Toutes les heures sont au format GMT + 2 Heures
Traduction par : phpBB-fr.com