Géographie critique

Admin_acces_prive_vdt Inscrit le: 11 Oct 2008 Messages: 3

Salut à tou-te-s

J'expose ici un point de vue volontairement "radical" qui ne doit rebuter personne: cette initiative se veut ouverte et s'enrichira de positions différentes. Ce projet peut être changé, critiqué, etc. Il est ouvert aux personnes extérieures à la cité des territoires, bien évidemment.

J'en ai personellement marre d'entendre des profs utiliser le micro de l'IGA pour faire de nous des gentil-le-s "écotechnicien-ne-s", pour vanter à longueur de temps le "développement durable"...
Par ailleurs, il semble que de nombreuses thématiques liées au territoires soient évacuées des débats, prenons l'exemple de la psychogéographie. L'épistémologie a disparue du tronc commun, et on passe définitivement à la trappe Kropotkine, Reclus, Ritter, Harley, Foucault, Debord, Castoriadis, Bachelard, Lacoste, etc. qui ont tous mené des réflexions approfondies sur l'espace, la géographie, l'urbanisme, les relations avec la ruralité... Souvent avec des préceptes spatialistes, mais il semble que le spatialisme soit un courant d'arriéré-e-s qui ont peur d'observer les réalités en face: "l'anonymat (comme mode de vie urbain - ndr) n'est pas du tout une conséquence d'un certain urbanisme mais un choix consensuel des citoyens", a pu nous dire Yves Chalas.
C'est également l'heure de l'asceptisation des villes: Grenoble en est l'exemple, l'esthétique verre-béton gris-blanc-bambou-panneaux solaires rend nos espaces impersonnels, vides de caractères. Les rues sont également de plus en plus réfléchies en termes panoptiques: aucun recoin ne demeure inaccessible par les nombreuses caméras disposées sur nos trajets. Ces dispositifs s'argumentent par la peur, thématique socio-politique plus que jamais liée à l'urbanisme. Le capitalisme prend également de plus en plus de place dans nos rues: affiches publicitaires, stands, couleurs, cinémas, l'odeur des macdonalds ne s'évacue plus... On peut également pointer l'omniprésence policière et les afcilités qu'ils ont à nous traquer dans les grandes rues haussamaniennes.

Bref, c'est pour évoquer ces sujets dans le cadre de l'IGA que je vous écris. Comment? Une association par exemple, des rencontres, des débats, des conférences, peut-être. Mais toujours dans une logique critique. Très franchement, les profs ne sont pas forcément nos camarades. Il faut que l'on travaille ensemble aves des profs mais sans forcément maintenir ces relations celle-ux qui savent/celle-ux qui ne savent pas.
Le groupe ainsi constitué pourrai peser dans les débats géographiques à l'IGA, porter des revendications, des idées (vous connaissez les miennes) sur les sujets de ville, d'agriculture, d'esthétique ou de politique.

Je propose donc de se donner un premier rendez-vous, à discuter entre celles et ceux que ça intéresse. La semaine du 20 octobre, ça irai à qui? Le mardi 21 serait idéal pour moi (j'aurai d'ici là rencontré la direction)

Nathan Blanckaert

Admin_acces_prive_vdt Inscrit le: 11 Oct 2008 Messages: 3

Alors cette semaine, une première réunion sans prise de tête, ni modérateurEUSEs. Juste un tour de table qui s'est parfois transformé en débat.
On était une vingtaine et il semble qu'on aurait bien envie de continuer.

Au niveau des thèmes que l'on souhaiterai aborder, on distingue deux dimensions intimement liées:
-la professionnalisation et se qui en découle. Combattre l'utilitarisme ambiant. De manière générale, cela concerne toutes les filières de sciences humaines et sociales. Peut-être serait-il intéressant de faire un travail collectif de critique des mutations de notre enseignement. Par extension, nous pouvons egalement critiquer le statut du travail comme "principe supérieur commun".
-les mutations concrètes de notre espace, l'aseptisation générale de nos villes. Pourquoi pas donner "un nouveau son de cloche". Cela implique une prise de distance par rapport à l'objet de nos sciences.

Comment?
-la seule idée très concréte est celle des exposés (au sujet d'unE auteurEUSE, d'un courant, d'un bouquin). La prochaine réunion aura lieu dès qu'au moins un exposé sera prêt.
-très bientôt, il y aura une projection d'un film sur les TAZ et les utopies pirates (qui nécessite d'être complêté par un discours et/ou un court métrage.
-il semble que des personnes soient intéressées par des infos sur Giant/presqu'île/sillon alpin/plan campus/rocade Nord/JO... bref, le développement à la grenobloise. Peut-être qu'un cycle de conf' ou autre serait propice (bien que beaucoup d'info existe déjà à ce sujet).

[je tiens à signaler au passage que ce qu'on fait à l'IGA intéresse beaucoup des certains milieux militants, qui accepterons de venir participer bientôt]

Quelques liens:
- http://infokiosques.net/urbanisme (mais ne pas hésiter à explorer plus ce site)
- http://www.piecesetmaindoeuvre.com/
- http://www.cafe-geo.net/
- http://laboratoryplanet.org/

Nathan

Admin_acces_prive_vdt Inscrit le: 06 Oct 2006 Messages: 18

slt Entropiste

j'entends bien ton pt de vue radical. Il est vrai qu'au début des années 2000 à l'IGA, je voyais déjà bien cette dichotomie entre géographie "des hommes", et géographie "pour les hommes", si on peut appeler ça ainsi. En effet, les cours d'épistémologie de la géographie et de psychologie ont été pour moi parmi les meilleurs car il permettaient de réfléchir sérieusement, à l'inverse des cours d'ingénierie "utilitariste" du territoire. Peut être ont -ils disparu car justement ce que l'on cherche d'une université/institut c'est de te former à l'action, un métier.
Je peux toujours te conseiller de t'orienter vers une filière recherche et étudier un de ces thèmes de géographie fondamentale chère à tes yeux comme " les mutations concrètes de notre espace ". A mon avis, c'est un bon compromis qui te permettra
- de justifier ton pt de vue auprès de la communauté scientifique (donc les profs)
- joindre l'agréable à l'utile (obtention d'un diplôme c'est bon pour un CV non?)
Bonne continuation